Après avoir accouché, l’envie de prendre son bébé dans les bras est animale. Le voir souffrir est cruel.
On l’emporte, non loin, certes, mais elle n’est plus près de nous. Le ventre vide, je me révolte.
Mais c’est pour son bien, pour qu’elle aille mieux, alors on l’accepte.
Rapidement, on change de maison : de Notre Dame de Bon Secours, on passe à Port-Royal. Nous sommes impressionnés par sa prise en charge. Elle est entre de bonnes mains, nous sommes rassurés. Le week end passe en examens et attente de résultats d’examens.
Ariane ne donne que des bonnes nouvelles. Presque toujours. Deux pas en avant, un pas en arrière, deux pas en avant, un pas en arrière, et ainsi de suite nous laissant confiants.
Nous n’avons qu’à lui offrir notre présence, notre présence et nos mains posées sur son ventre, sur son front, sur ses jambes, sur ses bras.
Nous restons près d’elle et la regardons sans arrêt. Quand elle ouvre les yeux, nous accrochons son regard comme elle fixe le nôtre. Cadeau pour nous, avides de contact avec notre fille. Je lui chante des chansons et lui parle.
Ariane est encore connectée à des tuyaux, des câbles, des cordons, des fils… Dans sa chambre en réanimation néonatale, Mathis et Antonin, deux prématurés, sont également reliés à des machines et les trois ordinateurs chantent en concert leurs sonneries, biperies et siffleries.
Et puis un jour, Ariane sort de là. On peut la porter dans nos bras. Quelques heures, elle est avec nous, et puis une jaunisse la prend et elle part en vaisseau spatial… Mais n’est-ce pas naturel pour une Ariane ?
Clémence Egnell



























Merci Andrès de nous faire partager tout cela !tout est bien qui finit bien !